Palmarès des inventeurs 2024 : retrouvez les lauréats de la Medtech

Réparer les valves cardiaques par ultrasons, l'idée semblait délirante. Pourtant, Mickaël Tanter, cocréateur de Cardiawave, avec Mathieu Pernot et Emmanuel Messas, s’apprête à faire valider sa technologie par les agences sanitaires.

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Des ultrasons pour traiter des maladies dégénératives, une sonde ultraportable pour rendre l'imagerie médicale plus accessible, un procédé de bio-impression 3D de tissus humain… Certains acteurs dépoussièrent le secteur de la médecine et laissent entrevoir des espoirs fous pour les patients comme les praticiens. Notre jury d'experts – Prix Nobel, Prix Turing, directeurs de recherche et capitaines d'industrie – a sélectionné, pour le palmarès des inventeurs 2024, 14 innovateurs ou équipes de chercheurs qui pourraient bien changer la donne.

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Mathieu Pernot, Mickaël Tanter, Emmanuel Messas

Cardiawave

« Au début, notre idée de réparation des valves du cœur à l'aide d'ultrasons semblait délirante à beaucoup de monde », s'amuse Mickaël Tanter, directeur de l'unité Inserm « Physique des ondes pour la médecine » à l'institut Langevin (Paris) et cocréateur de Cardiawave, en 2014, avec son collègue Mathieu Pernot et le cardiologue Emmanuel Messas de l'hôpital européen Georges-Pompidou. Vingt ans plus tard, les deux physiciens et le médecin, devenus des amis, s'apprêtent à faire valider leur technologie par les agences sanitaires européenne et américaine. À la clé, un traitement qui pourrait révolutionner la prise en charge de la sténose aortique. Cette maladie potentiellement mortelle est provoquée par le développement de calcifications sur la valve permettant au sang oxygéné de sortir du cœur pour irriguer les organes. De plus en plus rigide, la valve s'ouvre moins bien. Pour les formes sévères, la seule réponse consiste à la remplacer par une prothèse en opérant à cœur ouvert (SAVR : surgical aortic valve replacement) ou en utilisant un cathéter.

Précision millimétrique

Cette nouvelle technologie bouleverse donc le dogme en proposant de réparer la valve sans même avoir besoin d'opérer le patient. Dans le détail, le médecin utilise une grosse machine à la précision millimétrique pour diriger le flux d'ultrasons juste sur la valve du patient, allongé et légèrement sédaté. « L'une des difficultés était de cibler la valve alors même que le cœur est en perpétuel mouvement. Nous y sommes parvenus, permettant ainsi à l'onde de choc de fragmenter le dépôt de calcaire et d'augmenter l'ouverture de la valve en lui redonnant de la mobilité », précise Mickaël Tanter. Selon le premier essai clinique réalisé sur 40 patients et publié dans The Lancet, la technique est sûre et permet une amélioration de la qualité de vie et des capacités à l'effort des patients. À court terme, le procédé serait destiné aux patients trop fragiles pour être opérés. À plus long terme, les trois inventeurs espèrent l'utiliser pour ralentir l'évolution de la maladie à un stade précoce §

Et aussi…

© iannis giakoumopoulos /REA

Marie Flamand (Institut Pasteur) a développé, avec son équipe, un test d'identification précoce de la dengue grâce à la détection d'un marqueur viral spécifique dans le sang des patients.

Bertin Nahum (Quantum Surgical) a inventé un robot, Epione, qui s'attaque aux tumeurs abdominales grâce au ciblage ultra-précis et à l'ablation précoce de tumeurs cancéreuses.

    Fabien Guillemot (Poietis) a créé un procédé de bio-impression 3 D (photo 2) des tissus humains pour répondre aux besoins de greffe de peau.

    David Sabbagh et Valentin Iovene (Alphabrain) proposent une solution intelligente et non invasive de surveillance du cerveau pendant une anesthésie générale. Le but ? Assister les anesthésistes en temps réel pendant les opérations chirurgicales pour réduire les risques de complications postopératoires.

    Mathieu Merian (Somanity) a conçu un exosquelette modulaire imprimé en 3 D pour améliorer la mobilité des personnes en situation de handicap moteur.

    Julien Payen (Lattice Medical) a développé une alternative aux prothèses mammaires classiques en proposant un implant résorbable et imprimé en 3 D qui a la spécificité de permettre aux tissus de se régénérer naturellement.

    Hugo Dinh et Michel Le Van Quyen (NaoX Technologies) ont créé une technologie d'électroencéphalogramme embarquée dans de simples écouteurs, qui permet d'améliorer le suivi et le diagnostic de troubles neurologiques comme l'épilepsie.

    Alexandre Carpentier (Carthera) élabore un implant, SonoCloud, qui émet des ultrasons de faible intensité dans le cerveau pour contribuer au traitement de pathologies cérébrales, comme les tumeurs mais aussi comme les maladies neurodégénératives, et en particulier Alzheimer.

    Sophie Bourzeix (Hekat) conçoit le premier trieur de nano-objets biologiques, comme les virus et les exosomes, trop peu exploités aujourd'hui par l'industrie pharmaceutique et de la santé à cause du manque d'outils permettant de les caractériser en temps réel.

    © iannis giakoumopoulos /REA

    Olivier de Fresnoye (photo, à g.), Mehdi Benchoufi (photo, à dr.) et Pierre Bourrier (EchOpen) ont créé une sonde d'échographie ultraportable, connectée au smartphone des professionnels de santé, pour rendre l'imagerie médicale accessible à un plus grand nombre de cliniciens.

    Cédric Javault et Éric Thouvenot (AI Stroke) ont imaginé une application mobile à destination des pompiers, du Samu et des urgences permettant de détecter un AVC grâce à une IA qui analyse les images du patient filmé en temps réel.

    Sylvia Cohen-Kaminsky (Alsymo) développe un candidat médicament pour les patients atteints d'hypertension artérielle pulmonaire, une maladie rare et incurable à l'heure actuelle.

    Aline Cerf et Bernard Malavaud (SmartCatch) veulent révolutionner la détection des cellules cancéreuses dans le sang grâce à un dispositif qui joue le rôle de tamis en isolant les cellules tumorales.

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