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La biotech française invente la santé de demain

Les pépites comme Hemarina, Treefog, Mnemo ou Pixium multiplient les prouesses et désormais les levées de fonds.

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Publié le 09 novembre 2021 à 11h00, modifié le 31 janvier 2022 à 15h55

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« Tu veux sauver des vies avec un ver marin ? C’est n’importe quoi ! » Cette petite phrase, Franck Zal l’a souvent entendue à ses débuts en 2007, lorsqu’il cherchait des fonds pour financer son projet. Il faut dire qu’en pleine crise des subprimes, les investisseurs ne se bousculent pas au portillon. Mais le Breton d’adoption a la tête dure. Et une conviction bien ancrée : les arénicoles, ces petits vers de vase bien connus des flâneurs des littoraux bretons et normands pour les tortillons sédimentaires qu’ils laissent sur la plage, vont révolutionner la greffe d’organes. « En voulant comprendre comment ce ver, qui ne respire qu’à marée haute, parvenait à survivre en apnée pendant six heures à marée basse, j’ai découvert que son hémoglobine avait la faculté de se charger en oxygène à marée haute. Une fois à marée basse, l’arénicole puise dans ce stock pour survivre », raconte le fondateur de Hemarina.

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De là naît une idée : utiliser le superpouvoir oxygénant des arénicoles pour améliorer la préservation des greffons en attente de transplantation. L’avantage est double : mieux conservés, le laps de temps d’utilisation des organes est allongé, et les risques de lésions au niveau des greffons sont réduits, diminuant, in fine, la probabilité que l’organe soit ultérieurement rejeté par le receveur. « Aujourd’hui, 20 % des greffons sont perdus faute de temps pour les transférer jusqu’au lieu de prise en charge du receveur, et 30 % parce que les conditions de préservation ne sont pas optimales », détaille Franck Zal. Près de quinze ans plus tard, le rêve un peu fou de l’ex-chercheur en biologie marine au CNRS ne semble plus si absurde. Bien au contraire. Fin septembre, l’innovation de la medtech de Morlaix a ainsi été utilisée dans le cadre d’une double greffe d’avant-bras, − une opération rarissime −, à l’Institut Amrita des sciences médicales de Kochi (Inde).

Imprimante à ADN

Une jolie vitrine pour la Health Tech française ! Ces dernières années, les jeunes pousses de la santé profitent d’un nouvel élan du secteur. En témoignent les levées de fonds record réalisées depuis le début de l’année par les sociétés tricolores : 75 millions d’euros, après deux ans d’existence à peine, pour le spécialiste des thérapies cellulaires contre le cancer Mnemo, 64 millions d’euros pour le girondin Treefrog, et même 142 millions d’euros − un montant inédit pour une biotech dans l’Hexagone − pour l’imprimante à ADN du francilien DNA Script… La biotech française ne s’est jamais aussi bien portée. La magie n’a cependant pas opéré d’un simple coup de baguette. « Il y a eu d’importants efforts réalisés par l’ensemble de la filière et les pouvoirs publics, notamment pour renforcer la dotation des fonds français qui financent les entreprises innovantes en santé, mais aussi pour mieux faire connaître notre écosystème », explique Paul-François Fournier, directeur exécutif Innovation de Bpifrance.

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