Performance économique des investissements de BADGE : comment l’évaluons nous ?
Souvent, on nous demande quelle est la performance de nos investissements dans les start-up. En vérité, il est plus compliqué d’y répondre que s’il s’agissait d’un portefeuille d’actions cotées en bourse, car nos investissements ne sont pas liquides.
Lorsque nos membres investissent, ils savent que la durée de détention de leurs titres peut être longue, et rarement inférieure à cinq ans. Ils savent aussi que ce sont des investissements à risques et que l’échec est possible mais aussi qu’en cas de succès, la valorisation de leur portefeuille peut être boostée.
Nous avons pensé que le mieux était de répondre à la question, de façon transparente avec une méthode « normée » ne laissant pas l’évaluation de chaque société à l’appréciation d’une personne ou de l’accompagnateur.
Depuis deux ans, nous avons donc retenu la méthode suivante :
Sociétés au capital duquel nous sommes encore présents : la participation des membres de BADGE est valorisée au prix de l’action retenu lors de la dernière AK, une plus-value « virtuelle » ou « potentielle » peut donc apparaître.
Sociétés du capital desquelles nous sommes sortis : nous pouvons donc mesurer la véritable plus-value effective pour les investisseurs.
Sociétés entrées en liquidation : leur valeur est nulle.
Nous obtenons les résultats suivants :
Globalement, depuis début 2010, nos membres ont investi dans 131 sociétés pour 25,3 M€.
La valorisation des sociétés en portefeuille + les valorisations de sortie s’élèvent à 37 M€.
Les sorties pour l’instant peu nombreuses ont généré une plus-value de 56%
Les faillites représentent 14% des montants investis, ce qui est un ratio très modéré.
Cela confirme bien un conseil que donnent tous les réseaux de BAs : diversifier ses investissements dans plusieurs sociétés et ne pas tout miser sur un même projet permet de diminuer son niveau de risque.
Bien entendu, la méthode est imparfaite car il y a des sociétés qui se développent très bien et n’ont pas besoin de nouvelles AK, et dans ce cas aucune plus-value « virtuelle » n’apparaît alors que seront attendues des plus-values bien réelles au moment de la sortie.
Ce qui nous semble le plus parlant pour évaluer notre qualité de sélection de bons dossiers est la comparaison d’une année sur l’autre de la valeur du portefeuille. En 2020, alors que nos membres ont investi 5,3 M€, la valeur « virtuelle » du portefeuille s’est accrue de 12 M€ donc avec un accroissement de la plus-value « virtuelle » de près de 7 M€.
Les membres ayant eu l’occasion d’investir dans des FCPI pourront sans doute conclure que la qualité de sélection de BADGE se compare plutôt bien avec ceux-ci, avec en plus le sentiment de participer à des aventures entrepreneuriales.
L’investissement comme BA est risqué, le faire en réseau, profiter des expériences de nos membres, de la qualité du sourcing et des formations à l’instruction est sans doute un très bon choix lorsqu’on veut s’impliquer dans l’aide aux start-up qui feront la compétitivité de l’économie de demain.
Amicalement,
Jacques Tamisier
Président des Business Angels des Grandes Écoles
PORTRAIT
Hélène Grégoire, Instructrice
Quelle est pour vous la définition d’un BA ?
C’est une personne qui aide une jeune équipe à développer son entreprise récemment créee à différentes étapes pendant les premières années de sa vie en investissant du temps et de l’argent, en proposant des conseils et des contacts. Les cinq années sont cruciales, c’est une aventure intense mais aussi une période de risque pour les entrepreneurs qui ont davantage besoin d’être aidés que jugés.
Notre objectif est bien de permettre que le projet porteur d’une idée, si elle nous paraît réalisable en termes de faisabilité « technique » et économique, puisse se développer pour devenir une entreprise viable avec des emplois à la clé.
Un BA n’est ni un banquier qui ne s’occupe que de la dimension financière et économique (mais peut-être que le métier évoluera), ni un simple investisseur qui n’a pas forcément le besoin ou l’envie de rencontrer ni même de connaître l’équipe. Enfin, les ressources de certains BAs sont limitées.
Comment Hélène êtes-vous devenue BA ?
Le terme de BA me paraissait un peu prétentieux à l’origine. En fait, j’étais venue observer. La sociologie m’intéresse. Avec mon background en économie d’entreprise, un club de Business Angels était un nouveau terrain d’observation particulièrement intéressant.
J’ai observé les réunions de sélection, les réunions mensuelles, j’ai investi dans Agripolis pour lequel j’ai eu un coup de cœur, et dans deux autres start-up pour étudier le process de BADGE. Je me suis vraiment prise au jeu. J’ai donc décidé de participer à une première instruction (PYXYA proche du secteur Telecom qui aborde la montée dans le cloud des Telecoms), puis à une seconde (WattPark qui résout le problème de charge des voitures hybrides en dehors de chez soi et qui rejoint mes valeurs) puis à une troisième(proche d’une expérience dans le rapprochement bancaire). Je précise que je respecte les processus de BADGE et que j’investis le ticket minimum requis dans chacune d’elles en tant qu’instructrice.
Comment êtes-vous arrivée chez BADGE ?
Je suis arrivée chez BADGE par l’intermédiaire d’un ami qui m’a parlé de ce réseau. J’ai trouvé que les frais d’entrée étaient raisonnables alors qu’ils risqueraient d’être plus élevés ailleurs. Enfin, je voulais un club avec en partie des projets techniques parce que j’ai un baccalauréat scientifique, que je m’intéresse à tous les projets technologiques, un club qui semblait fermé du fait de l’image de prestige attachée à Polytechnique et aux Grandes Ecoles, et très masculin. Toutes ces raisons pour avoir une bonne occasion de casser tous les codes, étant une femme, n’ayant pas un diplôme scientifique et n’étant pas du « sérail » parisien même si j’ai effectué une partie de ma scolarité au lycée d’Orsay et une prépa littéraire à Paris.
Parmi les différents réseaux rencontrés, quels éléments vous ont séduite pour adhérer chez BADGE ?
Je n’avais pas rencontré d’autres clubs avant donc je ne peux pas comparer. Je comprends les diverses interactions entre clubs, c’est assez intéressant également.
Sinon, je dois ajouter que j’apprécie tout le travail éducatif effectué par les seniors. J’ai énormément appris avec BADGE. J’estime avoir largement rentabilisé mes frais d’entrée !
Je souligne la quantité de travail que les adhérents membres de BADGE effectuent à titre bénévole pour que l’association fonctionne. Il est très important, parfois également fastidieux. Je n’en avais pas conscience.
Comment souhaitiez-vous vous impliquer dans l’association et où en êtes-vous aujourd’hui ?
Je n’avais pas de souhait particulier, je n’y avais pas réfléchi. En ce moment, j’ai envie d’être au Comité Stratégique d’une start-up.
Vous instruisez le dossier WATTPARK, comment cela se passe-t-il ?
L’équipe WATTPARK est adorable, dynamique, très professionnelle et prometteuse. L’instruction est menée avec Jacques Tamisier avec qui j’apprends beaucoup !
PROCHAINS RENDEZ-VOUS
Après la longue période de confinement et de couvre-feu due à la pandémie du Covid-19, nos réunions se font par visio-conférence. Pour notre dernière Réunion mensuelle avant la trêve estivale et notre Assemblée générale, les mesures progressives du déconfinement nous permettent de vous accueillir à nouveau dans nos salles, dans le respect des jauges imposées.
>>> PRÉSENTATIONS DE PROJETS
Réunions mensuelles avec présentation de projets innovants en recherche de fonds animées par Michel Huet , Secrétaire Général, chargé de l'Instruction. Réservées à nos adhérents. Non-adhérents, demandez votre invitation.
Lundi 14 juin 2021 à 17h30
Réunion mensuelle par Zoom
et sur site : Maison des X - Salon Aigle (30 places)
La réunion d'information et d'échange animée par Catherine Delcroix, Vice-présidente en charge de l'Accompagnement, Isabelle Reulier, Trésorière et Jacques Tamisier Président de BADGE a rassemblé 16 accompagnateurs sur les 60 que compte notre association.
Cette réunion dédiée à l'Accompagnement était le deuxième volet d'une rencontre impulsée le 14 janvier dernier pour mieux comprendre et conduire l'accompagnement des start-up prises en charge par les adhérents de BADGE.
Retrouvez l'article de janvier dédié à l'accompagnement ici
Jacques Tamisier a proposé une méthode de valorisation du portefeuille de BADGE. (voir aussi son éditorial en haut cette lettre).
Isabelle Reulier a présenté et animé la partie concernant l'analyse financière et comment bien anticiper une levée de fonds : identifier les points d'attention dans le bilan, le compte de résultat et les prévisions de trésorerie, envisager les bonnes mesures pour améliorer et organiser le haut bilan.
La réunion s'est terminée avec un échange d'expériences entre accompagnateurs sur des situations où le recours à une procédure juridique devenait nécessaire. L'Association envisage d'apporter son soutien à l'accompagnateur et aux investisseurs lors d'une telle situation, les participants ont formulé des propositions dans ce sens.
BADGE intègre le club des Business Angels Europe (BAE)
À l'occasion de l'adhésion de BADGE aux Business Angels Europe,
Jacques TAMISIER a donné une interview à découvrir içi
Inria Startup Studio vous invite à son Pitch & Talk Investisseurs le 1er juillet de 14h30 à 17h30 (évènement en ligne).
" Il n'est jamais trop tôt pour découvrir les nouveaux projets de startups ... surtout dans le numérique où cela va très vite ! " disent régulièrement les investisseurs.
Inria Startup Studio les prend aux mots et organise pour les fonds et les Business Angels un moment de rencontre avec des projets du studio.
Avec une forte identité numérique, ces projets de startups deeptech embrassent une grande diversité technologique et un large éventail de domaines d'application.
Dans l'esprit de faire connaissance avec des projets encore très amont, ce Pitch & Talk Investisseurs vous permettra de découvrir dès maintenant les entrepreneurs qui contribueront au monde numérique de demain et de donner un coup de main aux porteurs de projets.
Intéressé(e) par l'événement ?
Pour en savoir plus et réserver votre place dès maintenant : c'est ici !
Vous avez une idée prometteuse de lutte contre le changement climatique, que vous souhaitez soumettre pour la première fois à ClimateLaunchpad (CLP) ?
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#CLP21 est ouvert à toutes les personnes, start-ups, PME… dans leur 1ère année, résidantes ou établies dans l’un des pays participants.
Pour participer, proposez une innovation ayant un impact positif sur l’environnement ?, dans un des 6 thèmes suivants :